Toujours avide d’idées lumineuses et révolutionnaires, la municipalité oloronaise vient de prendre une décision qui semble capitale pour le destin et l’avenir d’Oloron Sainte Marie.
En effet nos édiles municipaux n’ont rien trouvé de mieux que de prendre, de manière hautement courageuse, un arrêté municipal interdisant le chant du Coq considérant, sûrement à juste raison, que ce volatile arrogant et fort en gueule pouvait porter atteinte à l’image de notre Ville. « Et pourtant quoi de plus naturel que le chant du coq dans nos petites villes et campagne ?»
Dans l'Antiquité le coq est apparu pour symboliser les Gaulois. Il devenu le symbole de la Gaule et des Gaulois. En latin, le mot Gallus signifie à la fois gaulois et coq.
Lors de la Première Guerre mondiale, l'affirmation du sentiment patriotique va faire du coq la figure de la résistance et du courage français face à l'aigle prussien.
Le coq se dresse également au sommet de très nombreux clochers de nos villes et villages, en raison du coq des Evangiles. (Cité dans la Bible : "Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois," affirma Jésus à Pierre)
Il est aussi l’emblème et la fierté de nos équipes sportives nationales dont l’effigie frappe le cœur de leurs maillots.
Même les chinois le voient comme un animal très ponctuel qui signale aux hommes l’arrivée du jour. Ils considèrent le coq comme le messager du soleil et le patron qui rappelle que le repos est terminé. Son nom est en chinois homonyme de chance.
Il apparaît désormais que le bel oiseau soit tombé en disgrâce et ne fasse plus l’unanimité à Oloron Sainte Marie puisque l’on songe à le bâillonner. Va-t-on à l’image de d’autres villes assister à notre tour à des conflits d’usages et entrer dans la guéguerre des pro et contre Coqs ?
Toujours est-il que cette décision, quelque peu fantaisiste, me fait penser aux nombreuses histoires qui ont alimenté les chroniques de presse sur ce sujet. Je me souviens d’un maire du Périgord qui devant la pression de l’opinion publique avait passé son écharpe tricolore pour recevoir les manifestants et leur dire avec humour qu’il devait traiter là d’un sujet sérieux. Il avait amené le cortège jusqu’au monument aux morts pour leur montrer le coq de pierre qui le surmontait et leur déclarer : « Le coq est l’emblème de la nation, notre devoir de citoyen est de le protéger. Qui attaque le coq gaulois, attaque la France ».
A Oloron Sainte Marie, il semble ne pas en être de même, alors à quand l’arrêté municipal interdisant le miaulement des chats au mois de février, le roucoulement des tourterelles turques avec à la clé la menace d’expulsion vers la Turquie, le chant du grillon sur nos pelouses ou tout simplement le vol de la mouche …?
Cette situation illustre bien l’état d’esprit de notre municipalité ; faut-il vraiment être à cour d’idées et de projets pour sombrer dans un tel ridicule !