

Carton Rouge : Revirement au conseil municipal d’Oloron Sainte Marie, le projet d’installation de l’usine SOREM au cœur d’un lotissement au quartier Saint Pée est abandonné.
La majorité municipale qui défendait ce dossier depuis des mois a cédé sous la pression du collectif des riverains et face aux arguments que j'ai développés lors des derniers conseils municipaux. Cette installation devrait se concrétiser dans un lieu plus adapté situé dans la périphérie de la zone d’activés du Gabarn.
Ci-dessous : mon intervention au conseil municipal du lundi 28 décembre 2009
Monsieur le Maire, au cour de la séance du conseil municipal du 28 septembre 2009, j’avais émis des interrogations sur le rapport concernant la révision simplifiée du PLU à contenu de POS -ouverte à l’urbanisation pour la réalisation d’un projet de mixité urbaine au quartier Saint Pée de haut et qui prévoyait l’implantation d’une usine.
Dans mon argumentation, j’avais attiré votre attention sur les conséquences qu’un tel projet pourrait entraîner, tant au niveau des nuisances que sur les risques non négligeables auxquels pourraient être exposés les riverains de la cité Mirande, les terrains agricoles adjacents, mais aussi le milieu naturel situé dans la proximité immédiate.
Le 21 décembre dernier, lors de la Commission plénière qui a rassemblé l’ensemble du conseil municipal de notre ville en présence des promoteurs et des architectes porteurs du projet, j’ai à nouveau réitéré mes questions. Je dois avouer que les explications qui nous ont été fournies, ce soir là, ne m’ont pas convaincu de la pertinence de cette opération, bien au contraire ces commentaires n’ont fait que conforter ma position et mis en évidence l’ambiguïté de ce dossier.
Loin de vouloir mettre en cause la bonne foi des dirigeants de la SOREM et le savoir faire incontestable de cette entreprise de haute qualité technologique, de surcroît reconnue, il convient tout de même de s’interroger sur la nature de la délibération que vous nous présentez ce soir.
Cette société s’est rendue propriétaire, il y a environ un an, d’un terrain de trois hectares classé en zone inconstructible. Aujourd’hui, elle souhaite vendre une partie de ce sol pour permettre la réalisation d’un lotissement d’une quarantaine de maisons. Cette vente devrait permettre, en retour, à la société de financer les investissements de son projet d’usine, sur ces mêmes lieux, sans obérer ainsi l’équilibre financier de son entreprise. Pour justifier cette opération, il est vrai peu commune, le qualificatif d’écoquartier a été largement utilisé lors de la séance plénière.
Pour ma part, j’estime que vouloir assimiler le terme d’écoquartier dans la présentation de ce dossier ne me parait pas approprié et me semble pour la circonstance faire plutôt injure à l’environnement. Un écoquartier a me semble-t-il pour vocation de défendre une approche environnementale ayant pour thématique le développement durable et dont les thèmes essentiels sont : l’économie, l’architecture, la participation citoyenne, la mixité sociale, avec un impact sur l’environnement.
Créer une usine au cœur même d’un lotissement, qu’en bien même serait-elle de Haute Qualité Environnementale, ne me parait pas de nature à valoriser le cadre de vie des habitants d’une cité pavillonnaire, ni moins encore, celle d’un site placé au pied d’une colline remarquable au contrefort boisé ou alterne à la fois : prairies humides, bocages, fougeraies, chemins de randonnées et sans oublier bien entendu la faune sauvage qui a élue ses biotopes dans ces terres depuis la nuit des temps.
Mais au-delà même de toutes ces considérations, comment pourrons nous refuser demain à d’autres investisseurs d’agir de la sorte, si nous créons un précédent en acceptant aujourd’hui d’autoriser de tels aménagements ?
Bien entendu nous ne pouvons rester insensibles à l’attente de la direction de cette société et nous devons impérativement trouver une solution acceptable. Puisque cette entreprise souhaite innover et marquer de son empreinte, sa Haute Qualité Environnementale, sur notre territoire : Et bien, relevons le défi et apportons lui une réponse positive en créant un écoparc d’activités.
Clairement placé sous le signe de l’Environnement et du développement durable, l’objectif de cet écoparc serait d’offrir aux entreprises qui souhaiteraient s’y installer, de s'incérer dans une politique économique, sociale et environnementale responsable. Créer un véritable lieu de vie pour les entreprises, pour les salariés mais aussi accessible à la population locale grâce à des aménagements paysagers et des équipements tels : voies piétonnes, pistes cyclables etc…Et enfin, pourquoi ne pas y ajouter un plus, en y intégrant une dimension culturelle en aménageant, un centre communal ou intercommunal d’archéologie, qui pourrait abriter les vestiges issus des fouilles qui ne peuvent pas être conservées et valorisées sur place. L’installation de la SOREM dans un tel site approprié, plus favorable et plus conforme à son projet d’usine HQE, me semble être une solution acceptable et permettrait également de trouver un dénouement à ce dossier. Cet espace aménagé pourrait se situer dans la périphérie d’une des zones d’activités industrielles existantes et marquerait du même coup le début d’une aire novatrice qui valoriserait en terme d’image notre ville et le piémont Oloronais.
Voilà, Monsieur le Maire, quelques pistes qu’il me semble indispensable d’explorer. Vous disposez aujourd’hui de la double casquette de premier magistrat de notre ville et de président de la Communauté de Communes du Piémont Oloronais, et c’est à ces titres que je vous demande de soumettre, dans les plus brefs délais, cette proposition aux dirigeants de la SOREM et aux conseils de nos deux assemblées respectives.